Ressources utiles

— Ouvrage et article scientifique

L’État rwandais et la mémoire du génocide – Commémorer sur les ruines (1994-1996)

Remi Korman • 2014

Dans Vingtième Siècle. Revue d’histoire 2014/2 (N° 122), pages 87 à 98

« Très rapidement après le génocide, la nécessité d’instaurer un processus commémoratif s’impose à l’État rwandais. Mais comment se souvenir ? Quelles victimes honorer ? Cet article revient en détail sur la mise en place des instruments de politique mémorielle : les débats suscités, les questions logistiques et financières posées, les formes prises et les symboles choisis dans les cérémonies forment une matrice commémorative qui figure, dans le Rwanda de la seconde moitié des années 1990, les modalités de la reconstruction postgénocide. »

Source : Cairn 

Tueurs, ibitero et notabilités génocidaires au Rwanda (Kigali, avril 1994)

Florent Piton • 15 pages • 2018

 Dans Vingtième siècle. Revue d’Histoire, 2018, n°138, pages 127 à 142 

« Que sait-on des auteurs du génocide des Tutsi au Rwanda ? Florent Piton en propose un portrait à travers l’analyse sociographique minutieuse de 140 d’entre eux, identifiés dès décembre 1994 par des associations de défense des droits humains, à Gikondo, l’un des quartiers de la capitale Kigali. Cette approche micro-historique, en ville, conduit à réviser les images habituelles des tueurs tout en interrogeant la formation de notabilités génocidaires, fondées sur des hiérarchies qui se rejouent dans l’événement. »

Source : Cairn

L’infanticide génocidaire est-il l’épicentre de la violence génocidaire ?

2024

Interview réalisé par Vincent Bloch (pour En attendant Nadeau) avec Violaine Baraduc

« Dans le cadre de ses recherches doctorales, l’anthropologue Violaine Baraduc s’est intéressée pendant douze ans aux femmes reconnues coupables de participation au génocide des Tutsi rwandais. Dans le premier livre qu’elle a tiré de ses enquêtes, Tout les oblige à mourir, elle revisite à l’échelle de la famille et au prisme de ce qu’elle nomme « l’infanticide génocidaire » les massacres qui ont eu lieu d’avril à juillet 1994. Les enfants du Rwanda héritant de « l’identité ethnique » de leur père, la chercheuse entend montrer comment ce « crime féminin, commis par des femmes hutu mariées à des hommes tutsi », a constitué la modalité de réaffiliation au foyer hutu par laquelle ces dernières, au prix de leur propre destruction en tant que mères, ont répondu à l’injonction génocidaire. »

Source : Site internet En attendant Naudeau 

L’extermination des Rwandais tutsi

José Kagabo & Claudine Vidal • 1994 - Cahiers d'études africaines

Dans Cahiers d’études africaines, 1994, N°136 pages 537 à 547.

« Le 11 octobre 1990, à Gisenyi, commence le massacre des Tutsis considérés comme proches du Front patriotique rwandais, l’opposition armée au gouvernement du président Habyari-mana. Cela a déclenché un cycle de violence qui a culminé avec une extermination systématique en avril 1994. Les premières cibles étaient les Tutsi, en raison de leur groupe ethnique, puis tous les Hutu qui s’opposaient à l’extrémisme et prônaient les idées démocratiques. Ce témoignage de cette tragédie nous amène à réfléchir sur les logiques à l’œuvre dans ce génocide que, de toute évidence, les hauts dirigeants du gouvernement rwandais avaient conçu et planifié. »

Source : Persee 

Rwanda. Racisme et génocide. L’idéologie hamitique

Jean Pierre Chrétien & Marcel Kabanda • 2016

Editeur : Belin Editeur | Nombre de pages : 464

« Le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 est emblématique de la catastrophe qui a frappé toute l’Afrique des Grands Lacs depuis une vingtaine d’années. Il n’a été le fruit ni d’une fureur conjoncturelle, ni d’une fatalité ethnographique ou biologique, mais il est le produit très moderne d’une option extrémiste, jouant du racisme comme arme de contrôle du pouvoir. En effet, cette mise en condition de tout un pays aurait été impossible sans l’inscription durable dans la culture de cette région d’Afrique d’une idéologie racialiste, discriminant, sous les étiquettes hutu et tutsi, des autochtones et des envahisseurs, le vrai peuple rwandais majoritaire et une race de féodaux »

Source : Site de Belin Editeur 

La figure du Juste au Rwanda : héros, traître ou inconnu ?

Valerie Rosoux • Revue internationale des sciences sociales • 2006

« L’article s’interroge sur la portée et les limites de la figure du Juste au Rwanda. Dans quelle mesure la référence à cette figure permet-elle de favoriser la reconstruction nationale ? La réflexion se structure autour de trois parties. La première se concentre sur le rôle de la communauté internationale (ong, journalistes, scientifiques étrangers) dans l’émergence de cette figure. La deuxième partie tente de cerner l’épaisseur sociale d’un tel découpage de la réalité. Comment s’articulent représentation publique et mémoire vive du phénomène ? Quelle est notamment l’attitude des rescapés à l’égard de cette « figure de la réconciliation » ? La troisième et dernière partie épingle certains usages politiques de cette figure. Comment les représentants officiels rwandais se réfèrent-ils à ceux qui incarnèrent peut-être le Rwanda au moment même de son embrasement ? »

Source : Cairn 

Témoignage de Etienne Nsanzimana : « La radio Mille Collines, média de la haine»

Jeune Afrique • 4 minutes • 2024

« Avant et pendant le génocide des Tutsi au Rwanda, la Radio-Télévision libre des Mille Collines a été l’un des principaux vecteurs de l’idéologie ethniciste. Entretien vidéo avec Étienne Nsanzimana, rescapé du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda. »

Source : Page Youtube de Jeune Afrique 

Rwanda. Les médias du génocide

Jean Pierre Chrétien, Marcel Kabanda, Joseph Ngarambe • 2002

Editeur : Karthala | Nombre de pages : 408

« Il manquait à la connaissance du génocide rwandais une étude de la propagande qui l’a rendu possible. Plus d’une année de travail aura été nécessaire aux auteurs pour retrouver et traduire des collections presque complètes des journaux extrémistes et des enregistrements de la Radio-télévision libre des Mille Collines. Cette étude démontre comment, entre 1990 et 1994, à côté d’une floraison de journaux rassemblant des démocrates hutu et tutsi, l’Etat rwandais a ouvertement encouragé un réseau de médias extrémistes faisant l’apologie de la haine et de l’intégrisme ethnique. »

Source : Editions Karthala

Rwanda, 1994 : ce génocide que les médias français ont tardé à voir

François Robinet • 2021

« Des confusions initiales à la mobilisation journalistique exceptionnelle lors de l’opération Turquoise, la couverture du génocide des Tutsi au Rwanda par les médias français n’a pas été linéaire. Si la pression médiatique a conduit le gouvernement à l’intervention militaro-humanitaire, celle-ci lui a aussi permis de contrer les critiques à son égard. »

Source : INA