Quelques jours après la rencontre, un temps de debriefing est retenu avec les élèves (au moins une heure). Le premier objectif est de récolter leurs impressions : accueil du témoin, attitude et réactions du témoin, sentiments verbalisés, éléments clés du témoignage retenus, limites éventuelles du témoignage, etc. Le deuxième est de restituer le témoignage dans la chronologie du génocide, afin de montrer son apport et sa singularité. Enfin, l’enseignant peut conclure sur l’intérêt civique et humain de la rencontre. Pour vous guider dans l’animation de cette séance de debriefing, vous pourrez trouver sur ce lien quelques recommandations : Conduire un debriefing avec les élèves
Parallèlement, un retour d’expérience avec le témoin-rescapé est bienvenue. Il s’agit après quelques jours, de reprendre contact et des nouvelles, de lui demander ses impressions, les points positifs et les difficultés rencontrés. L’enseignant peut en faire part aux élèves.
Dans le prolongement de ce temps de dialogue, une création artistique sera associée au témoignage, réalisée par les élèves. Elle sera pensée en association étroite avec les élèves : choix du thème, des supports, projet de classe, de groupes ou projets individuels. A la suite du témoignage, la réalisation d’une œuvre artistique apparaît comme une étape pertinente. En effet, il s’agit d’utiliser la création artistique (manuelle, écrite, orale) pour fixer les émotions, le ressenti et les éléments clés retenus par les élèves. Elle est une étape essentielle de digestion en quelque sorte de la parole testimoniale, le plus souvent difficile à entendre comme à intégrer. Une fois finalisée, elle peut être transmise au rescapé et permet aux élèves de lui témoigner une forme de considération et reconnaissance pour cet acte de transmission à l’image de la production du lycée Albert Schweitzer (Le Raincy) ou encore celle du lycée Emmanuel Mounier (Grenoble) qui permet, dans le même temps, de sensibiliser les élèves de l’établissement à l’histoire du génocide et celle du rescapé.
En choisissant par exemple la forme d’une lecture théâtralisée comme le lycée Diderot (Paris, 19ème) ou d’une exposition comme le lycée Modeste Leroy (Evreux), elle peut également assurer un rôle de transmission de l’histoire du génocide perpétré contre les Tutsi auprès de leurs proches et de l’établissement scolaire. Plus largement, elle peut toucher le grand public notamment avec une webradio à l’image du lycée Victor Duruy (Paris, 07ème). Vous trouverez ici quelques exemples de réalisation artistique de collégiens et lycéens.